Au cœur des activités humaines, le bâtiment est un élément central de nos modes de vie : nous y logeons, nous y produisons, nous nous y divertissons ; et bien que sa fonction et son cadre évoluent peu [1], il sera amené à s’adapter pour face à de multiples défis : vulnérabilité climatique, diminution des ressources naturelles et optimisation de la consommation énergétique. Sur ce dernier point, l’enjeu est de taille : le secteur du bâti consomme près 44% de l’énergie en France [2], et émet près de 20% des émissions de GES en France : en 2021, le secteur a ainsi émis près de 75 millions de tonnes de CO2 [3] selon l’INSEE.
Face aux défis du dérèglement climatique, la France comme une grande partie de la communauté internationale s’est engagée dans la diminution de ses émissions de gaz à effet de serre par 4 d’ici 2050 ; la question énergétique est donc une priorité nationale et internationale. Pour y parvenir, deux objectifs ont été retenus : d’une part, décarboner et parvenir, d’ici 2050 [4], à la « neutralité carbone », d’autre part les acteurs économiques doivent s’assurer d’une meilleure gestion des ressources naturelles : le contexte inflationniste actuel est, entre autres, marqué par cette réalité physique [5]. Le secteur du bâtiment, nouveau comme ancien, revêt donc une importance cruciale dans la lutte contre le dérèglement climatique.
« Le secteur du bâtiment porte en son sein un double défi : permettre à tout un chacun de travailler, de vivre et de se divertir tout en faisant face au défi que le dérèglement climatique et la transition énergétique lui incombent »
Pour respecter ses engagements, la France s’est dotée d’un cadre réglementaire strict : concernant les constructions neuves, les réglementations thermiques (RT) imposent ainsi des normes de consommation énergétique exigeantes, tout comme les réglementations environnementales (RE) qui instaurent des standards élevés en termes d’efficacité énergétique et d’empreinte carbone.
Concernant le bâtit existant, et notamment ceux à vocation tertiaire, la France s’est fixée des objectifs ambitieux à travers la mise en place et l’assujettissement des bâtiments de plus de 1000 m² à la réglementation dite « décret tertiaire ».
Cette réglementation vise à diminuer la consommation énergétique de ces bâtiments à hauteur de -40% d’ici 2030, -50% d’ici 2040 et -60% d’ici 2050 par rapport à une année de référence entre 2010 et 2019 : une approche ambitieuse, qui nécessite différentes actions tant sur l’amélioration de l’enveloppe du bâti, par l’installation d’équipements performants, en optimisant leurs exploitations et en adaptant les usages tout en incitant à la sobriété énergétique.
Le décret tertiaire impose donc au propriétaire, bailleur et occupant à intégrer une nouvelle dimension à l’usage du bâtiment. Bien que réglementaire, cette directive nationale a été vecteur de l’intégration des sujets environnementaux chez Aestiam.
Acteur historique des SCPI et propriétaire de plus d’une centaine d’actifs assujettis à cette réglementation, la société de gestion anticipe depuis 2021 les évolutions à venir.
Ce décret a ainsi conduit Aestiam à surveiller et à contrôler la consommation de ces actifs de plus de 1000m², à mener une campagne de sensibilisation auprès de ses locataires et à intégrer les données collectées dans une plateforme dédiée à l’analyse des données énergétiques. Cette directive s’insère également dans un contexte où l’augmentation du coût de l’énergie s’intensifie et dont l’optimisation est un enjeu central, tant pour les entreprises que les gestionnaires de bâtiment.
En surveillant ces consommations dans un premier temps, en observant comment l’actif et les locataires pilotent leurs consommations d’énergies, l’analyse permet de dresser un premier constat ; celui-ci permettra de prendre des décisions pertinentes, afin d’engager pleinement la société de gestion et ses partenaires dans un process d’optimisation de la consommation énergétique et in fine, de contribuer à diminuer notre empreinte carbone.
« Le contrôle et l’analyse des données énergétiques est un premier pas nécessaire pour entraîner la société et l’ensemble de ses parties prenantes dans une trajectoire de décarbonation. »
Aestiam ne limite pas la réduction de la consommation énergétique des actifs sous gestion dans sa participation à la transition énergétique et écologique, et aspire à aller plus loin : en début d’année 2023, le fonds Aestiam Placement Pierre, dédié à l’immobilier de bureau, s’est vu attribué le label Investissement Socialement Responsable (ISR) et a ainsi développé toute une stratégie dite « Environnemental-Social-Gouvernance » [6] dont l’essentiel peut être retrouvé dans notre rapport extra-financier, publié en novembre 2023. Bonne lecture !
Alexis Bulckaert
Analyste RSE & Développement Durable // Aestiam
[1] D’après l’INSEE, le nombre de logement a augmenté de +1,1% d’ici 1983.
[2] Le bâtiment est ainsi le premier pôle de consommation d’énergie dans l’hexagone selon les données du gouvernement.
[3] Émissions de gaz à effet de serre par activité | Insee
[4] D’après la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique.
[5] Au-delà des contextes géopolitiques et d’après The Shift Project, le pic mondial de la production de pétrole brut « conventionnel » est advenu dans la décennie 2000.
[6] « ESG »