L’année 2023 s’est achevée dans un contexte marqué par des défis climatiques majeurs, mettant en lumière la nécessité d’agir face aux changements environnementaux. Les données scientifiques indiquent une tendance à la hausse des températures, avec 2023 se classant parmi les années les plus chaudes depuis que les enregistrements ont commencé en 1850. Cette accélération approche d’ailleurs le seuil des +1,5°C, tel que défini par les accords de Paris.
Cette situation entraîne une intensification des phénomènes météorologiques, ce qui se traduit par une augmentation des risques de catastrophes naturelles à travers le monde. Les incendies récents en Amérique du Nord et en Méditerranée, ainsi que les épisodes de fortes intempéries et d’inondations en Europe et en Asie, sont autant de manifestations directes de ces évolutions climatiques.
Il est également important de souligner l’impact économique de ces événements. Les coûts associés aux pertes matérielles et humaines, ainsi qu’aux efforts de reconstruction et d’adaptation, sont significatifs et ne cessent de croître. En 2022, les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles étaient déjà estimées à près de 275 milliards de dollars, avec une tendance à la hausse de 5 à 7% par an [1].
Face à cette réalité complexe, se pose la question de l’urbanisation des zones exposées. Ainsi, la France, marquée par une réelle disparité géographique, doit faire face à différents aléas, naturels qui, confrontés aux enjeux humains, économiques et environnementaux, ces phénomènes naturels deviennent alors un risque [2]. Pour tenter de contenir et d’atténuer ce risque, les efforts pour en atténuer la cause principale, c’est-à-dire la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui contribuent au dérèglement climatique, doivent être associés à des efforts plus larges pour s’adapter et faire face à l’augmentation des risques naturels. Il s’agit donc d’un double enjeu d’envergure, définit par les notions d’atténuation et d’adaptation.
Parmi les secteurs économiques particulièrement exposés, l’immobilier fait ainsi figure d’exemple. La vulnérabilité d’un bâtiment face aux risques climatiques dépend de son exposition à divers aléas climatiques et de ses caractéristiques techniques, incluant les matériaux de construction et l’architecture, ainsi que des facteurs liés à son utilisation, comme son usage en tant que bureau, et d’autres considérations socio-économiques telles que sa classification ERP.
Le secteur du bâti doit donc s’adapter à monde où l’occurrence des phénomènes physiques inhabituels aura une incidence directe sur le bien et sur sa valorisation : un bien dans une zone inondable subira une décote tandis qu’un actif situé dans un îlot de chaleur sera plus difficilement louable. En outre, le secteur doit également s’adapter à d’autres défis, tant physiques que réglementaires : la raréfaction des sols et la non-artificialisation des sols, la gestion de l’eau et le risque de pénurie, ou encore la problématique croissante des matériaux de construction [3], notamment biosourcés. Une situation tant inédite qu’urgente, qui appelle à une réelle transformation du secteur immobilier.
« Le risque climatique pose un risque majeur sur tout le cycle de vie du bâtiment, de sa construction à sa rénovation : l’ensemble des acteurs du secteur sont ou seront concernés. Le secteur devra donc repenser ses process en intégrant des solutions durables tout au long de la chaîne de valeur : c’est une évidence à laquelle le secteur devra se confronter ».
Aestiam, en tant que société de gestion de SCPI et gestionnaire d’environ 500 biens répartis en Europe, s’intéresse depuis plus de deux ans à cette problématique afin d’inclure ces enjeux tant dans la gestion de ses actifs que lors des phases d’investissement. L’objectif est double : s’assurer du maintien et la pérennité de notre patrimoine à moyen et le long terme, mais aussi garantir à nos locataires le maintien de leurs activités en cas d’aléas naturels.
Ainsi, la mise en place d’une politique environnementale dédiée aux fonds Aestiam Placement Pierre et Aestiam Cap’hébergimmo, dans le cadre de leur labélisation Investissement Socialement Responsable (ISR) ont conduit Aestiam à intégrer les notions de risques naturels de manière concrète : en plus de mesurer la vulnérabilité du bâtiment aux risques naturels à l’aide l’outil développé par l’OID R4RE [4], nos plans d’actions, déclinés par actifs, intègrent les actions qui permettront d’y répondre : aménagement des revêtements à fort albedo [5], installation d’espaces végétalisés ou encore l’installation de brise-soleil et des systèmes de récupération des eaux pluviales.
« Aestiam est aujourd’hui au fait du risque que porte le changement climatique sur la valorisation de son portefeuille. Les sujets de l’énergie et du carbone sont des clés, certes, mais nous nous devons d’anticiper tous les risques afin de bâtir un patrimoine véritablement résilient ! ».
1 an après la labélisation ISR de notre fonds dédié aux bureaux, Aestiam Placement Pierre, la société de gestion est fière de vous présenter son premier rapport extra-financier. Ce rapport est le fruit du déploiement d’une stratégie de décarbonation et durabilité appliqué aux actifs sous gestion, et recense les premières avancées faites sur le sujet du développement durable par Aestiam… Nous vous souhaitons une bonne lecture !
Alexis Bulckaert
Analyste RSE & Développement Durable – Aestiam
[1] https://www.swissre.com/institute/research/sigma-research/sigma-2023-01.html
[2] Huit risques naturels principaux sont prévisibles sur le territoire national : les inondations, les séismes, les éruptions volcaniques, les mouvements de terrain, les avalanches, les feux de forêt, les cyclones et les tempêtes. « Climat : vers une aggravation des risques naturels ? » Vie-publique.fr
[3] Les nouveaux usages et la demande croissante pour le bois entraînent une hyperconcurrence.
[4] R4RE (resilience-for-real-estate.com)
[5] Revêtements de murs et de toits permettant de baisser la température intérieure des bâtiments en réfléchissant une grande partie des rayons solaires.